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ODC : Mainmise et étranglement financier

Suivre analphabète technique !
Il grève le budget ménager de «Monsieur Tout-le- monde», à commencer par le monde «analphabète technique». Qui se voit à chaque occasion grugé, floué et arnaqué au nez et à la barbe du client concerné par une intervention technique donnée. Qui est contraint de régler la facture «pimentée», la bouche cousue et les yeux fermés. Les mesures prises sont omniprésentes d’exécution, en pratique et sur le terrain «accidenté» de la réalité. Le recours à la voie de droit étant une voie longue, lente, budgétivore et nécessitant la patience de Job, l’on se rabat tout droit sur la voie administrative.

Une administration dépassée!
Laquelle voie n’est pas, elle aussi, exempte de difficultés, d’embûches et d’efficacité… L’administration économique étant éternellement submergée, ne sachant où, à qui donner de la tête, faute de moyens matériels et humains. Et ce n’est pas avec une poignée de «têtes de pipe» (moins de 700 agents de contrôle économique) que l’on peut résoudre avec bonheur les centaines de réclamations «atterrissant», au quotidien, sur les bureaux des ronds de cuir es-qualités, des quatres points cardinaux de chaque gouvernorat.

L’ODC était là, pour le décor !
Où est l’Organisation de défense du consommateur (ODC), se demanderait-on, dans tout ce qui se passe et se pratique par les margoulins et gros ventres, aux dépens des miséreux et «crève-la faim» ? A l’époque de «Vive Ben Ali», l’organisation serait d’instrument politique parfait pour le super maître du Palais. Etant alors sous l’emprise de la mainmise irrésistible du pouvoir, l’ODC s’est trouvée forcée, la mort dans l’âme, à tourner le dos à tout ce qui se vend et s’achète, en marge de la loyauté et la transparence des diverses transactions commerciales…

Au four et au moulin ! C’était malin !
Idem à l’époque «bénie» de «Vive la révolution!». Oui, figurez-vous lors de la triste gestion de la non moins triste Troïka, l’ODC s’est tôt vue mise sous l’emprise de la mainmise de la Kasbah, cette fois-ci. Le président de l’organisation «choisi» pour défendre les intérêts du consommateur était hélas !… au four de l’avenue de la liberté (là où vivotait l’ODC) et au moulin de La Kasbah (là où avait jadis trôné feu Tahar Ben Ammar). Oui, messieurs-dames, l’homme était bel et bien membre du cabinet du chef du Gouvernement de la Troïka. Le subalterne en perte de liberté, à l’Avenue de la liberté, pouvait-il donc dire non et broncher devant son chef, au nom de l’ODC? Bien sûr que non! Et pour parfaire la farce et flouer les dindons de la farce, le président de l’ODC d’alors s’interdisait toute apparition médiatique et léguait ce rôle à un membre du bureau. Ce qui, à l’époque, et malgré tout ce maquillage, n’avait pas manqué de scandaliser le public avisé et les plumes aiguisées, précipitant le départ en catimini du «héros» de la comédie…

Une «mort» financière… lente…
Pour clore ce regard rétrospectif, je passe, non sans peine, à l’Acte 3 de «la pièce théâtrale», portant sur la machine voulue éternellement grippée de l’ODC. Après toutes les astuces pratiquées pour museler l’organisation, il a fallu changer de tactique. Celle-ci semble en vigueur à ce jour. L’on change donc le fusil d’épaule et l’on s’avise à tirer à bout portant sur les «ailes budgétaires» de «l’oiseau» encombrant, volant dans le ciel voulu brumeux et gris, des défenseurs mal lotis…

«Bonne chance et merci!»
Faute de subventions suffisantes, pour ne pas être sévère vis-à-vis des pourvoyeurs publics de fonds, en déficit de générosité, l’ODC s’est vue contrainte d’en finir avec la pression de ses 17 employés statutaires en exercice en les invitant, non sans crampe à l’estomac, à plier leurs bagages moyennant indemnisations.
Après avoir dit bonne chance et merci à ceux qui l’avaient si loyalement et longtemps servie, l’ODC n’a plus une alternative autre que de miser sur le bénévolat pour s’accrocher à la survie.

Le bénévolat ne mène pas loin
Sachant que, malgré toute la bonne volonté du monde, la «boîte» ne peut que boîter. Car, le volontariat ne fait pas gagner le pain et préserver le consommateur contre les mille et un pépins auxquels il est exposé au quotidien.

Paradoxe et silence complice
D’autre part, ce qui n’est pas pour arranger les choses, c’est le comportement éternellement passif du consommateur qui s’abstient à lever le petit doigt pour défendre ses propres droits. Oui, mille fois hélas ! La culture de l’autodéfense est quasi absente dans nos murs.
A telle enseigne que la «minorité de consommateurs avertis et à cheval sur les principes» est qualifiée d’arrogante, agaçante et pécheresse en eau trouble !
Par qui pardi ? Paradoxalement par ceux-là mêmes résolus à la défendre avec moult conviction et détermination !

La sagesse populaire non écoutée
Cela dit et pour finir en beauté avec la profondeur et la beauté de notre sagesse populaire, j’en aurai assez de dire et redire ce que nous dit cette sagesse.
Celle-ci ne semble pas avoir fait, du reste, assez de sages dans nos sacro-saints périmètres.
«Il n’y a rien que ton ongle qui puisse te gratter la peau et, rien que tes yeux qui puissent pleurer tes malheurs…»compris par ceux qui attendent les alouettes leur tomber du ciel, toutes rôties ?
J’espère que oui.

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